Le cahier arc-en-ciel
(pensées et réflexions 3)
Qu'est-ce qu'une vie humaine, parmi toutes ces poussières d'astres, sinon le germe d'un ordre nouveau et supérieur auquel elle aspire ?
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Il faudrait d'abord s'éclairer du dedans. Ceux-là seuls font de la lumière qui sont allumés de l'intérieur, le feu dans l'âme.
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Mépriser un être humain, c'est manquer de respect pour l'humanité tout entière.
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Si tout était possible, tout serait vain.
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Tout bien pesé, il importe moins de savoir que de comprendre. La connaissance des choses et des êtres procède d'un processus cérébral. Or, la compréhension est bien davantage une affaire de cœur, qui implique une ouverture sur les autres; elle est l'avenue qui conduit à la tolérance, à la paix, à l'amour, à la justice sociale, bref à tous les carrefours du bonheur humain.
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S'il faut avoir soif de Dieu, il importe tout autant d'avoir appétit des hommes.
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Ne porter aucun respect envers les valeurs du passé, c'est risquer d'endommager l'avenir.
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L‘homme est un monstre, depuis qu’il a oublié qu’il était un ange tombé du ciel.
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Puisque c'est en forgeant que l'on devient forgeron, de même c'est en construisant son bonheur que l'on devient heureux.
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La vie est étrange. La nature humaine aussi.
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Avant de juger un homme, il importe de le comprendre. Et pour le comprendre, il est indispensable avant tout de l'aimer et de lui porter respect.
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Un homme seul est un homme mort. Seulement, il l’ignore. Mais, cela n’est plus vrai dès lors qu’il le sait.
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Il n'y a pas de réponses idiotes. Il n'y a que des questions maladroites, voilà tout.
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On prie seulement quand on a peur.
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Au silence des choses répond toujours le bruit des hommes.
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La conscience est un poignard.
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De la vie comme un labyrinthe. Que j’y tourne en rond ou de long en large, je ne trouve jamais l’issue qu’à l’intérieur de soi.
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Il n’y a pas de mélodrame. Le chagrin est toujours douloureux.
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L’homme moderne est en perpétuel état de fuite. Et ce à quoi il veut échapper, c’est autant la mort que la vie, ces deux exigeantes maîtresses jamais assouvies.
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Il y a des interrogations jusque dans le regard de mon chien. C’est vous dire combien le monde est incertain !
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À une certaine croisée de son existence, soit vers la quarantaine, tout homme devient à lui-même son propre fils et son propre père.
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Il y a des jours, quand on est malheureux, qui sont des nuits.
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Réflexion faite, il vaut mieux entreprendre de recommencer sa vie que de risquer de rater sa mort.
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Au silence des choses répond toujours le bruit des hommes.
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La plupart du temps, on n’est ni heureux ni malheureux. On est tout simplement content… ou contrarié.
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Il ne sert à rien de dire que l’on a peur.
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Civilisation nord-américaine : il arrive parfois que des individus se vengent sur leur femme ou leurs enfants des ennuis qu’ils ont eus pendant la journée avec leur automobile.
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Ce qui nous pousse à l’action, c’est d’ordinaire moins le courage que la nécessité d’agir.
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Le fait divers est le théâtre tragico-comique de la vie dans son acuité quotidienne.
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Il y a des gens tellement insignifiants qu’ils nous font perdre, en l’espace de quelques minutes, toute ma journée.
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Le goût du loup pour sa tanière offre beaucoup de similitude avec celui de l’homme d’affaires pour son bureau.
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Pitreries prises au sérieux, tels sont les numéros d’acteur de ceux qui, pour s’être trompé de pièce, de décor ou de costume, ne sont que mimes désarticulés et pantins disloqués. Les cabotins sont de cette catégorie.
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L’homme est à la vie ce que le radeau est à la mer : tous deux à la merci des vents qui les portent.
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Il n’y a pas de mères ratées. Il n’y a que des femmes malheureuses, voilà tout.
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On a beau crier, plus personne ne répond. Chacun est bien trop occupé à n’écouter que sa propre voix. Ses propres cris.
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L’ennui avec les imbéciles, c’est qu’ils finissent toujours, tôt ou tard, par vous faire déraisonner... à force de vaillance dans leur obstination à se faire entendre.
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On travaille pour gagner sa vie, non pour la perdre. On n’attend pas du travail qu’il nous rende obligatoirement heureux mais satisfaits, accomplis, gratifiés. Or, la plupart des gens usent leur santé au boulot. Ou bien, ils ont malheureux à défaut de pouvoir réaliser leurs ambitions personnelles. De nos jours, nombreux sont ceux qui se rendent au boulot, quel qu’il soit, comme s’ils partaient à la guerre. Sinon vers la potence.
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Aucun de nous n’a jamais les succès qu’il estime mériter.
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Il y a des vies humaines comme des bourrasques, d’autres comme des fontaines... selon qu’elles sont foudroyantes ou germinales.
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Il y a des jours, quand on est malheureux, qui sont des nuits.
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Dans cette jungle moderne, ou bien l’on est chasseur… ou bien l’on est gibier. Il n’y a pas d’autres choix.
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On est dans la vie moderne comme dans un état d’alerte permanent.
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On a beau crier, plus personne ne répond. Chacun est bien trop occupé à n’écouter que sa propre voix. À n’entendre que ses propres cris.
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Il n’y a pas de mélodrame. Le chagrin est toujours douloureux.
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On ne prend pas assez soin des hommes. Alors, ils se vengent en devenant mauvais, méchants ou très carrément criminels. Pire encore : indifférents au sort d’autrui.
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Comme des vagues lascives sur des plages fabuleuses, ainsi déferlent nos rêves éternellement recommencés.
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L’espoir, l’amour, la souffrance et la solitude sont les quatre saisons de la vie humaine. Tout comme, dans le même ordre, l’enfance, la jeunesse, l’âge adulte et la vieillesse.
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Plus grave encore que la pornographie et la violence, ai-je déjà lu quelque part, est que notre siècle n’invente plus de fées.
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Sur la grande scène de la vie, l’homme est le plus souvent l’acteur que l’auteur de la pièce.
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On complique tout, inutilement le plus souvent.
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Tous les chagrins mènent à l’homme.
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Toute vie est unique, absolument exclusive à la personne qui la traverse et l’expérimente. Chaque vie est un roman. Chaque personne est un personnage, un acteur, un interprète différent.
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Une pensée de mon ami Ti-Loup : « Quand on vient au monde, on se retrouve en enfer. Il nous appartient alors d’en faire notre paradis. »